Un cheat day ou « jour de triche » en français, c’est un jour de relâche dans le cadre d’un régime, une journée pendant laquelle on sera moins rigoureux dans ses choix alimentaires. Ce n’est pas un concept spécifique au régime paléolithique, on le retrouve dans d’autres méthodes de régime. Tim Ferris en parle dans the « Four Hour body » qui est une approche low carb mais pas paléo. Le cheat meal est supposé aider une personne à garder la pratique d’un régime dans le temps. Car si la pratique est trop restrictive, le risque d’abandon pur et simple est trop grand.
Personnellement, je ne suis pas favorable au cheat day systématique programmé un jour particulier de la semaine. Et celà pour plusieurs raisons, je ne considère pas le régime paléolithique comme un régime mais comme un style de vie. Il est différent d’un simple régime alimentaire que l’on suit de façon temporaire.
Si on fixe un cheat day, il faut malgré tout se fixer des limites, je pense notamment à la consommation d’aliments contenant du gluten. Un cheat day ce n’est pas fait pour se gaver de tous les aliments que l’on évite pour améliorer sa santé. Ce qui reviendrait à faire un pas en avant et puis un pas en arrière.
Une journée entière de dérapages même s’ils sont controlés c’est trop long. La répétition risque à long terme d’être négative. De plus certains aliments sont addictifs et produisent des effets qui débranchent les mécanismes de satiété. Même avec une volonté très forte, il est probable que vous perdiez le contrôle.
Je pense notamment à des frites ou des chips de pommes de terre . Une étude menée par des chercheurs de l’Académie des Sciences de Californie avait montré que dés la première bouchée, les effets sont proches des effets du cannabis (1), via la sécrétion d’une substance nommée endocannabinoïde. C’est une molécule fabriquée naturellement dans le corps, et qui ressemble fortement à une molécule chimique présente dans la marijuana.
Le contact de la chips ou de la frite avec des récepteurs situés sur la langue envoie un signal au cerveau qui provoque la production d’endocannabinoïde dans l’intestin. C’est une des raisons qui explique pourquoi ces aliments sont si addictifs et pourquoi une fois le paquet entammé, il est rare qu’il ne soit pas fini. Il y a également d’autres raisons qui peuvent expliquer ces effets tel que la présence d’exhausteur de goût (extrait de levure, glutamate monosodique E621) dans les chips.
Au concept de cheat day, je préfère le concept de cheat meal c’est à dire « repas de triche ». Concrètement je parle d’un repas pris à l’extérieur non planifié dans lequel vous ne mangerez pas forcémment 100 % paléo. Le cheat meal est alors en dernier recours, si on ne peut pas faire autrement, mais en évitant malgré tout les principaux anti-nutriments tel que le gluten.
Et vous que pensez-vous des cheat-days ?
(1) Source : Giuseppe Astarita of UCI and Gary Schwartz and Xiaosong Li of New York’s Yeshiva University supported by National Institute of Diabetes & Digestive & Kidney Diseases and the National Institute on Drug Abuse.
Bonjour
Le cheat Day est bénéfique sur 2 plans :
– psychologique : ça aide à supporter une alimentation restrictive alors qu’il y a tant de tentations autour de nous (les paléo-men n’avaient pas ça eux, ils n’ont aucun mérite 😉 ), sans impacter notre santé
– physiologique : le corps s’adapte au régime low carb et diminue sa production de leptine. Un petit shoot de carb fait réagir le corps en conséquence.
Ensuite que ce soit le repas ou la journée, l’essentiel est que ça ne devienne pas une orgie 😉
merci, pour ta contribution Julien. Ton commentaire me fait également penser à quel point le concept de cheat day serait incongru au paléolithique, pour des chasseurs cueilleurs qui ne mangeaient pas forcément tous les jours car la chasse n’était pas toujours bonne. Alors que de nos jours l’accès à une nourriture abondante est facile.
Jean-Lou
Ah Ah, moi aussi, je suis d’avis que faire un cheat day complet, c’est un peu du gâchis, il vaut mieux privilégier le cheat meal, et faire en sorte de « cheater » avec des aliments faits maison et bien préparés, bref, quelque chose qui apporte vraiment du plaisir.
Romain
[…] on dit sur une semaine 17 repas paléo et 4 repas non paléo, cela ne veut pas dire non plus 4 « cheat meals » qui deviendront si vous abusez des « cheat days » et éventuellement des « cheat weeks […]